Le milieu de terrain du Paris Saint-Germain Idrissa Gueye (32 ans, 25 matchs et 3 buts en L1 cette saison) peut se sentir soutenu au Sénégal. Au cœur d'une vive polémique depuis son refus de jouer le match contre Montpellier (4-0) en Ligue 1, placé sous le signe de la journée contre l'homophobie, afin de ne pas porter un maillot au flocage arc-en-ciel pour des raisons religieuses, l'international sénégalais a été défendu par sa Fédération, qui a épinglé l'attitude de la FFF par rapport au courrier envoyé par le Conseil National de l’Ethique (voir ici).
"C’est avec une grande surprise (et une grande inquiétude sur le traitement de certains joueurs essentiellement d’origine africaine, disons le clairement) que la Fédération Sénégalaise de Football a pris connaissance de la lettre du 17 mai 2022 portant en-tête de la FFF (Fédération Française de Football) et censée venir de son Conseil National de l’Ethique. S’il est difficile de trouver les bases légales, statutaires ou réglementaires d’une telle démarche dans les textes du Football ou du sport en général, sa finalité est par contre claire : contraindre le joueur à faire ce que son libre arbitre ne l’incline à faire. Est-on vraiment dans cette France que l’on nous avait contée et racontée dans nos écoles, celle qui a comme devise la liberté, la fraternité et de l’égalité pour tous ? Comment une instance qui prétend promouvoir l’éthique dans le Football peut se fonder sur des supputations pour s’adresser à une personne pour lui enjoindre de s’exprimer et pire encore de s’afficher avec le maillot aux couleurs LGBTQI+ pour mettre fin aux dites supputations ?", peut-on lire dans un long communiqué.
"La Fédération Sénégalaise de Football se voit obligée dans de telles circonstances et sans préjudicier en aucune manière aux règles qui régissent le Football dans une association sœur, d’exprimer toute sa solidarité au joueur Idrissa Gana Gueye, membre de l’équipe nationale du Sénégal et dont elle peut témoigner des qualités humaines exceptionnelles et de son sens poussé du respect de l’autre sans concession sur le respect qu’on lui doit lui-même en tant personne jouissant d’une totale liberté de conscience. Elle se réserve également le droit de saisir les instances internationales compétentes dans le domaine du sport ou en matière de droits de l’homme pour que ce qui ressemble à un harcèlement institutionnalisé cesse", a également fait savoir la FSF.