Présent en conférence de presse ce jeudi, l'entraîneur de l'Olympique de Marseille Jorge Sampaoli a été immédiatement interrogé sur les incidents survenus lors du match contre Nice dimanche en Ligue 1. Pour parler de football par la suite, le technicien argentin avait préparé une lettre pour réagir à ce sujet.
"Dans l'histoire, on a appris, à plusieurs reprises, qu'il n'était pas admissible d'attaquer une autre personne car il pense différemment, a des goûts différents ou un maillot différent. C'est de la discrimination, du fanatisme, on ne peut pas l'accepter, ni dans le football, ni dans la vie. Dimanche, nous avons eu peur. Les supporters adverses ont attaqué nos joueurs et la sécurité a laissé faire. Certains dirigeants et joueurs niçois n'ont pas condamné ces actes, mais ont applaudi. Nous sommes entrés sur le terrain pour défendre nos joueurs, car personne ne le faisait, nous étions seuls. Je sais que les matchs sont regardés par des enfants, j'ai des enfants personnellement, et je n'aime pas qu'ils assistent à un tel spectacle. Le football est un jeu qui suscite des passions, mais cela ne doit pas aller plus loin. Je veux présenter mes excuses, car on doit créer une société meilleure. Je demande d'ailleurs à nos supporters de ne pas réaliser une vengeance, notamment dès samedi pour le prochain match. Ils doivent se comporter, comme toujours, en nous encourageant", a lancé l'Argentin, avant de poursuivre.
"Concernant ce qu'il peut arriver par la suite, il y a une enquête en cours, avec des spécialistes qui travaillent sur les sanctions. Le match et le foot sont déjà au second plan. La seule chose qui compte, c'est que cela ne se reproduise plus. Par contre, c'est vrai que l'instance prend beaucoup de temps pour statuer sur des choses vues par tout le monde... C'est clair, mais la décision est très longue. Pour mon adjoint, Pablo Fernandez, il a témoigné, la justice va analyser son cas. Il a voulu défendre les joueurs, mais il sait qu'il a mal agi. Je peux cependant assurer qu'il s'agit d'un excellent professionnel, un bon être humain. Sur le terrain, on a vu de nombreux supporters qui sont venus nous agresser, c'est difficile de savoir comment réagir. Il y a une sanction contre lui, car il a voulu éviter que les choses dérapent alors qu'il y avait déjà eu une agression", a-t-il rappelé.
"Je n'ai jamais vécu ça dans ma carrière, il faut très vite mettre fin à ça, on prend trop de temps à voir cette réalité. Je veux aussi louer l'attitude de l'arbitre qui, après les incidents, a dit qu'il ne voyait aucune garantie sur la sécurité. Mais ensuite, il a eu des pressions pour continuer le match, ça démontre que parfois la politique prend le dessus sur le bien commun. Mais il faut rappeler que le foot devait être le plus important. Dans le cas contraire, c'est la mort du foot, la mort du foot", a insisté le coach de l'OM, remonté.