Près de 48h après cette soirée de honte, un immense flou entoure toujours le déroulé des événements qui a eu lieu dimanche au moment de l’interruption du choc entre l’Olympique Lyonnais et l’Olympique de Marseille. Alors que le préfet du Rhône et le président de l’OL, Jean-Michel Aulas, jurent que l’arbitre Ruddy Buquet a fait volte-face et finalement prononcé l’arrêt définitif du match après avoir envisagé de reprendre (voir ici), l’ancien arbitre Tony Chapron, a exposé une version radicalement différente sur le plateau du Late Football Club en s'appuyant sur les informations en sa possession.
"Quand il rentre aux vestiaires (Ruddy Buquet, ndlr), dans sa tête c’est clair, le match ne reprendra pas. Lors de cette réunion avec les autorités et le préfet, des pressions sont faites sur lui. Il n’y en a pas un qui prend ses responsabilités, et c’est toujours la faute de l’arbitre. Pour lui, c’était terminé, le capitaine de l’équipe adverse n’est pas protégé, et ne peut pas continuer le match. Le rôle de l’arbitre est de protéger les joueurs, donc il a rempli sa mission. Sauf que lors de la réunion au PC Sécurité, le préfet, la vice-procureure, le DDSP, les deux présidents et le délégué de la rencontre disent à l’arbitre qu’il sera responsable si 55 000 spectateurs sortent et que ça se passe mal. Le préfet de la région a mis la pression sur l’arbitre", a d’abord déploré l’ancien sifflet, tout en assurant que Buquet n’a jamais donné son feu vert à la reprise du match.
"Quand il descend de cette réunion, il dit : ‘écoutez, laissez-moi le temps de la réflexion parce que, ce que vous venez de me dire ça change un peu la donne, je vais aller voir mes collègues et demander aux acteurs aussi’. Ce n’est pas lui qui a dit que le match allait reprendre, il a découvert l’annonce du speaker", a insisté Chapron. Reste donc la même question : qui a ordonné au speaker de faire cette annonce ?