"Y en a marre." Dimitri Payet (34 ans, 18 matchs et 7 buts toutes compétitions cette saison) est en colère. Le milieu offensif de l'Olympique de Marseille a publié une tribune dans Le Monde pour dénoncer les violences observées dans les stades depuis le début de la saison. Touché à la tête par le jet d'une bouteille d'eau qui avait entraîné l'interruption définitive du match OL-OM, le 21 novembre, le Marseillais dit vouloir "essayer d'apporter un point de vue", celui d'un joueur victime de ces débordements.
"J'en ai marre que chacun mette son grain de sel sans apporter le début d'une solution, peste le meneur de jeu de l'OM. Désolé, mais il faut le dire, ce n'est pas le préfet qui se trouve sur le terrain, ni le procureur, ni le délégué de la Ligue, ni les présidents de Nice, de Lyon ou de Marseille. Ce sont les joueurs, c'est nous qui morflons. Et en l'occurrence, c'est moi qui tire les corners. Je dois arrêter de les tirer ? Arrêter de jouer ? Dites-moi. Je suis surpris que les acteurs – le gouvernement, la ligue, les clubs – n'assument pas un peu plus leurs responsabilités. C'est une forme de démission collective insupportable. J'aimerais une responsabilité collective raisonnable."
Pour le Réunionnais, un match devrait être automatiquement arrêté en cas d'incident : "Je voudrais voir les deux capitaines, les deux entraîneurs se réunir dans le rond central et décider de ne pas reprendre. C'est aussi aux joueurs désormais de prendre leurs responsabilités. Je sais que cela va faire blêmir les dirigeants de clubs, ceux du foot français et les diffuseurs, mais j'aimerais que cette idée fasse son chemin parce que ça suffit !" Une prise de parole forte de la part d'un joueur qui se dit "autant blessé par la bouteille que par l'impression d'être le responsable des violences et de l'arrêt du match".