Mercredi (voir ici), la Commission de Discipline de la Ligue de Football Professionnel "a conclu à l'irrecevabilité de la saisine" de l'attaquant du Real Madrid Kylian Mbappé (25 ans, 15 matchs et 9 buts en Liga cette saison), concernant les 55 millions d'euros de primes et salaires impayés par le Paris Saint-Germain. Une décision qui a provoqué la colère de l'Union Nationale des Footballeurs Professionnels ce jeudi !
"Un club refuse de payer à un footballeur les salaires et les primes qu’en sa qualité d’employeur il s’était pourtant engagé à verser dans un contrat dûment enregistré à la LFP. Des sommes que son ancien salarié lui réclame fort justement puisqu’elles lui restent dues. Le 11 septembre dernier, la Commission juridique de la même LFP conforte logiquement le joueur qui l’a saisie, et le 25 octobre, la Commission paritaire d’appel confirme, dans son jugement, que les sommes dues doivent bien être versées. Ce n’est pas la première et malheureusement pas la dernière fois, qu’un club utilise tous les recours possibles prévus par les règlements. Malgré l’évidence – un accord contractuel -, malgré le droit. En revanche – et c’est une première ! – le club a assigné la LFP devant le Tribunal judiciaire de Paris afin d’obtenir l’annulation des deux décisions suscitées et a obtenu de la Commission de discipline de la… LFP qu’elle déclare irrecevable la saisine du joueur", peut-on lire.
"Pour l’UNFP, qu’importe ici le club, ou le joueur qui est dans son droit, ou même les sommes en jeu : Il est inadmissible que soient ainsi remises en question les décisions des commissions indépendantes de la LFP qui dépendent de la convention collective, donc qui sont approuvées par les clubs. C’est irrecevable, oui ! On pourrait donc chez nous se moquer des contrats signés et tout autant des règlements, ouvrir par la même la boîte de Pandore pour, in fine, s’attaquer de front à la Charte du football professionnel…. C’est-à -dire à la Convention collective que bon nombre de dirigeants jugent castratrice parce qu’elle freine leurs velléités à peine cachées de remise en cause de la protection sociale, de redéfinition des contrats de travail et des conditions de la pratique du métier de footballeur professionnel en France. Jamais, l’UNFP et les joueurs qu’elle représente ne l’accepteront. Jamais", a assuré le syndicat des joueurs.
"Mais la Charte n’est pas la seule à être menacée. Et c’est dès aujourd’hui que les premiers acteurs du jeu – via leur syndicat – demandent expressément à la LFP de faire respecter ses propres règlements et les décisions de ses commissions. Et si nécessaire, ils sauront être à son côté pour contrer l’évidente volonté des clubs de limiter au maximum les pouvoirs régulateurs de la Ligue. Ce qui aurait pour effet de fragiliser l’équité et l’intégrité des compétitions, quitte à ramer à contre-courant des principes fondamentaux du modèle sportif européen, pourtant adoubé par ces mêmes clubs…", termine l'UNFP.