Au terme d'un choc haletant et indécis, l'Espagne a écarté l'Allemagne (2-1 ap), ce vendredi à Stuttgart, lors du premier quart de finale de l'Euro 2024. Un succès plutôt logique de la Roja qui a réussi son pari de précipiter la retraite de Toni Kroos.
On pouvait s'attendre à un match ouvert et plaisant à suivre. On avait rapidement droit à une rencontre hachée avec des Allemands très nerveux, à l'image de Kroos. Pour son potentiel dernier match en carrière, le milieu passé par le Real Madrid échappait miraculeusement au carton jaune pour un contact rugueux avec Pedri – remplacé après 8 minutes – et une semelle sur Yamal. Rüdiger, lui, avait droit à son avertissement et savait qu'il allait manquer une éventuelle demi-finale. Un premier quart d'heure très peu agréable.
Dans ce combat de tous les instants, la Roja parvenait à sortir son épingle du jeu avec quelques situations chaudes pour Fabian Ruiz et Yamal, qui n'attrapaient pas le cadre. Au fil des minutes, la Nationalmannschaft réglait la mire et prenait le contrôle du ballon en tentant d'écarter le jeu mais peinait à trouver la profondeur. Havertz poussait néanmoins Unai Simon à sortir le grand jeu pour l'empêcher d'ouvrir la marque après un bel enchaînement tout comme Neuer, vigilant sur un tir fusant de Dani Olmo.
Au retour des vestiaires, le meneur de jeu de Leipzig débloquait la situation. A la réception d'un caviar de Yamal, Dani Olmo crucifiait le gardien du Bayern d'un plat du pied chirurgical (1-0, 51e). Une ouverture du score plutôt logique pour l'équipe la plus joueuse et la moins brouillonne. Un coup dur qui obligeait Julian Nagelsmann à incorporer Füllkrug pour peser dans la surface. Après plusieurs centres mal ajustés vers lui, le buteur de Dortmund était à deux doigts d'égaliser mais sa reprise percutait le poteau.
Dans le dernier quart d'heure, l'Allemagne, pas loin de marquer sur un lob astucieux signé Havertz, jetait toutes ses forces dans cette bataille acharnée. Très sérieux dans ce choc, Kimmich s'envolait sur un centre de Mittelstädt pour permettre à Wirtz de remettre les pendules à l'heure d'une demi-volée à l'aide du poteau (1-1, 89e). Une égalisation méritée pour la formation quadruple championne du monde et une énorme explosion de joie à la Mercedes-Benz Arena avant la prolongation !
Durant celle-ci, le ballon effleurait le poteau sur des reprises d'Oyarzabal et Wirtz. Une demi-heure disputée dans une atmosphère irrespirable avec un M. Taylor très sollicité qui n'accordait pas un penalty aux Allemands sur une main de Cucurella, a priori en raison d'un hors-jeu de Füllkrug au départ de l'action. A l'approche du temps additionnel, Mikel Merino figeait le temps pour rester dans les airs et ajuster Neuer d'un sublime coup de tête sur une galette de Dani Olmo (2-1, 119e). Un coup de massue pour tout un peuple alors que Füllkrug ratait de peu une nouvelle égalisation et que Carvajal était exclu pour un mauvais geste sur Musiala. Un combat de titans et une fin malheureuse pour Kroos !