Deux jours après les révélations sur la réunion houleuse des présidents de clubs de Ligue 1, concernant l'attribution des droits TV, John Textor est sorti du silence. S'il a encore dénoncé l'influence du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi sur le président de la LFP Vincent Labrune (voir la brève de 23h55), le patron de l'OL en a aussi profité pour régler ses comptes avec son homologue parisien qui, lors de cette visioconférence, lui a dit qu'il ne connaissait rien au monde des médias.
"Dans mon cas, je suis le seul propriétaire dont la richesse a été construite grâce au streaming OTT (avec sa société 'Facebank', spécialisée notamment dans la diffusion d'événements sportifs) de matchs de football, et je sais très bien qu'un bouquet de sports purs ne fonctionne pas, sans l'inclusion d'autres divertissements, d'informations et de contenus. Se faire réprimander par 'NAK', comme n'y connaissant rien, était à la fois comique et contre-productif. La gouvernance de notre ligue doit changer, immédiatement, car chaque club de Ligue 1 devrait être représenté au conseil d'administration. Tous les conflits d'intérêts doivent être divulgués et atténués. Telles sont les règles de la meilleure ligue de football du monde, la Premier League, et il n'y a aucune honte à suivre un bon exemple", a expliqué l'Américain dans un entretien accordé à L'Equipe.
"C'est grave, car nous savons tous quelque chose. Chacun de nous a quelque chose à apporter à la Ligue, et nous devrions tous avoir la possibilité d'aider. Comme je l'ai dit, j'ai bâti ma fortune grâce à une entreprise qui a développé un ensemble équilibré de sports et de divertissements, en commençant par une plate-forme de streaming de football. L'idée que je ne sais rien, ou qu'aucun d'entre nous ne sait rien, n'est tout simplement pas crédible. Ce sont des déclarations embarrassantes pour notre Ligue", ajoute Textor.
Et de poursuivre : "Je suis choqué que ce comportement ne soit rendu public que maintenant. Je suppose qu'il a fallu une catastrophe pour que ça soit révélé, mais cela montre clairement la manière dont notre Ligue est dominée et est en train de se dégrader. Nous avons trop de présidents et trop de dirigeants qui estiment que leur carrière serait meilleure, personnellement, s'ils collaboraient avec 'NAK'. Beaucoup ne sont même pas propriétaires, donc ils voient de la valeur dans les postes de direction de la Ligue et les nominations à l'ECA (l'Association européenne des clubs, présidée par Al-Khelaïfi). 'NAK' est le banquier qui détient la monnaie des nominations politiques, et il sait comment la dépenser à bon escient. Je pense qu'il a plus d'influence sur certains présidents de club que leurs propriétaires absents. Leur carrière est donc plus sûre avec Nasser, tant qu'ils agissent comme il le souhaite."